Robot Da Vinci® : le pionnier de la chirurgie robotique bientôt détrôné ?

En tant que premier robot chirurgical, Da Vinci™ représente une avancée technologique majeure pour les patients comme pour les chirurgiens. Développé aux États-Unis, il investit maintenant les hôpitaux français. Mais si les avantages de la chirurgie mini-invasive sont indéniables, le robot Da Vinci pose un certain nombre de questions, notamment en raison de son coût. Conçus en partenariat avec des designers industriels, des robots médicaux alternatifs plus abordables pourraient faire de l’ombre à la référence mondiale.

 

Da Vinci, le premier robot pour l’assistance chirurgicale

Avec ses bras articulés qui lui confèrent une allure de pieuvre futuriste, le robot Da Vinci semble tout droit sorti de l’imagination du célèbre inventeur italien. Découvrons ensemble le fonctionnement et l’histoire de cette machine qui a révolutionné la chirurgie moderne.

Comment fonctionne le robot Da Vinci ?

Le Da Vinci est un robot médical piloté par un chirurgien. Il permet de réaliser une chirurgie mini-invasive, à l’aide de petites incisions, principalement au niveau de l’abdomen. Le robot Da Vinci se compose de deux parties :

  • La partie située au-dessus du patient comporte trois ou quatre bras manipulateurs selon les modèles. L’un des bras est équipé d’une caméra endoscopique, et les autres d’instruments chirurgicaux tels qu’un scalpel ou un électrobistouri (pour découper les tissus à l’aide d’un courant électrique).
  • Destinée au chirurgien, la seconde partie comprend un siège, deux écrans qui affichent des images en 3D de la zone à opérer, et deux manettes pour contrôler les instruments chirurgicaux à distance.

 

Les deux parties sont reliées par des câbles qui transmettent les données dans les deux sens.

Quand a été créé le robot Da Vinci, et par qui ?

Le robot Da Vinci a été développé par l’entreprise américaine Intuitive Surgical, fondée en 1995 au cœur de la Silicon Valley. Son ancêtre est le robot ZEUS, fleuron de la société Computer Motion. Conçu avec le soutien financier de la NASA, le bras chirurgical AESOP qui équipe ZEUS était à l’origine destiné à opérer les astronautes dans l’espace. L’histoire de son successeur est marquée par les dates suivantes :

 

  • 2000 : première ablation de la prostate par robot réalisée par l’équipe du Professeur Abbou à l’hôpital Henri-Mondor, en région parisienne ;
  • 2001 : approbation de la FDA (Food and Drug Administration) et premières opérations à l’aide du robot Da Vinci ;
  • 2003 : fusion de Intuitive Surgical avec Computer Motion.

 

D’abord réservée aux opérations de la prostate et du rein, la technologie s’est ensuite étendue à l’urologie, à la gynécologie et à la chirurgie thoracique. En 20 ans d’utilisation, le robot Da Vinci a ainsi permis de réaliser plus de 5 millions d’interventions chirurgicales. Près de 5000 exemplaires sont déployés dans le monde, dont une centaine en France qui représente le troisième marché derrière les États-Unis et le Japon.

 

Avantages et limites du robot chirurgical Da Vinci

Si le robot Da Vinci apporte des bénéfices à la fois pour les médecins et pour les patients, il présente également un certain nombre d’inconvénients.

Les bénéfices d’usages de la chirurgie mini-invasive

Plus de précision et de confort pour les chirurgiens

Le dispositif Da Vinci est doté d’équipements technologiques dont les performances dépassent les capacités naturelles du praticien. Par rapport à une intervention classique, la chirurgie assistée par robot comporte ainsi plusieurs avantages pour le chirurgien :

  • meilleure visualisation des zones à opérer : la caméra binoculaire haute définition fournit des images tridimensionnelles ultra-détaillées grâce à son zoom puissant (x15) qui surclasse la vision humaine.
  • précision accrue : avec leur sept degrés de liberté, les bras manipulateurs améliorent l’aisance des gestes du médecin. La filtration des tremblements et la démultiplication des mouvements par un facteur inférieur à 1 lui confèrent une dextérité inégalée.
  • plus grande ergonomie : grâce au robot chirurgical, le praticien bénéficie d’un meilleur confort que lors d’une cœlioscopie ou laparoscopie conventionnelle. Il se fatigue moins et évite les troubles musculo-squelettiques tels que les tendinites.

Moins de séquelles opératoires pour les patients

Le robot Da Vinci permet d’effectuer des opérations complexes en réalisant seulement quelques petites incisions, ce qui implique une chirurgie moins traumatisante pour les patients 

  • limitation des pertes sanguines pendant l’opération ; 
  • réduction des cicatrices en nombre et en taille ;
  • diminution du risque de complications et de séquelles liées à l’intervention ;
  • limitation des douleurs post-opératoires, et donc de la consommation d’antalgiques ;
  • récupération plus rapide et réduction de la durée d’hospitalisation par rapport à une intervention chirurgicale classique.

Les patients opérés avec le robot Da Vinci peuvent ainsi retrouver plus rapidement une vie normale qu’avec la chirurgie ouverte.

Un coût prohibitif et une installation lourde

Malgré des atouts indéniables, la star des blocs opératoires est loin de faire l’unanimité.
Tout d’abord en raison de son prix : un
robot Da Vinci coûte de 1 à 2 millions d’euros selon les modèles. Un investissement important, à l’entière charge des établissements hospitaliers français. Très cher à l’achat et à l’entretien également.

Autre inconvénient de taille : ses mensurations. Avec ses plus de 1,4 tonnes et ses 2 mètres de haut, le robot Da Vinci est un équipement très lourd et encombrant qui impose bien souvent des travaux de structures importants. On lui reproche en outre d’isoler le chirurgien du reste de l’équipe, et de ne pas reproduire les sensations tactiles.

Ces limites remettent en question la supériorité du robot Da Vinci. Ce dernier se trouve même à l’origine de polémiques aux États-Unis, où plusieurs milliers de patients ont porté plainte contre Intuitive Surgical pour des complications opératoires.

 

Des alternatives innovantes au robot Da Vinci

Si le fabricant du Da Vinci détient pour l’instant le monopole des robots chirurgicaux, des concurrents commencent à pointer le bout de leur nez. Voici 3 exemples de ces solutions novatrices associant robotique et design industriel.

Le robot Dexter

Commercialisé par la start-up suisse Distalmotion, le robot Dexter a été conçu avec le cabinet de conseil américain McKinsey. Ce robot hybride dédié à la chirurgie laparoscopique se démarque du Da Vinci par la grande liberté manuelle laissée au chirurgien. Dexter est également facilement transportable, simple à utiliser et plus accessible aux établissements médicaux.

 

Le Robot chirurgical Dexter par Mc Kinsey design

Le robot Dexter designé par McKinsey Design

 

Le robot Monarch

Le groupe de chirurgie robotique Auris Health, fondé par Fréderic Moll ( fondateur également d’Intuitive Surgical)  a confié à l’agence d’innovation et de design Fjord la conception de sa plateforme Monarch

Cette technologie endoscopique robotisée destinée au diagnostic du cancer du poumon permet un dépistage précoce et ultra-précis des tumeurs périphériques. L’interface utilisateur intuitive combine des images traditionnelles avec des modèles 3D de l’anatomie pulmonaire du patient. Cette innovation a remporté le concours de design Red Dot Award en 2019.

 

 

Le robot ROSA

Blanc Tailleur a assisté Medtech pour concevoir a conçu le robot ROSA, propriété de l’entreprise Zimmer Biomet Robotics, leader mondial du matériel chirurgical orthopédique. Ce robot d’assistance dédié à la chirurgie crânienne et du rachis se décline en deux modèles : ROSA Brain et ROSA Spine. Ce dispositif médical remporte un franc succès dès sa commercialisation et a obtenu de nombreux prix.

Ce robot d’assistance dédié à la chirurgie crânienne et du rachis se décline en deux modèles : ROSA Brain et ROSA Spine. Ce produit dispositif médical a remporte (au présent) un franc succès dès sa commercialisation et a obtenu de nombreux prix.

 

Les équipes Blanc Tailleur Design R&D composées de designers UX/UI et produit, d’ergonomes et d’ingénieurs  conçoivent des dispositifs chirurgicaux innovants répondant aux normes très contraignantes du secteur. Blanc Tailleur a un  objectif fort: “mettre notre expertise du design et de la R&D au service de solutions médicales robotisées pour contribuer à l’amélioration des soins mini-invasifs”.

 

call to action contact blanc tailleur

Partager