R-One de Robocath, au cœur de la chirurgie robotique

Développé par la société rouennaise Robocath, R-One est un robot médical dédié à la cardiologie interventionnelle. Ce bras robotisé télécommandé optimise les interventions d’angioplastie coronaire. Plus précis que les procédures manuelles, le système robotique améliore en outre les conditions de travail des cardiologues. Le robot chirurgical R-One de Robocath a obtenu le marquage CE en 2019. Protégée par plus de 60 brevets internationaux, cette solution innovante a déjà conquis plusieurs établissements de santé en Europe, en Afrique et en Chine.

Un robot médical pour traiter les maladies cardiovasculaires

Le système R-One de Robocath facilite le traitement des maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans le monde, grâce à l’angioplastie robotique.

R-One de Robocath © Robocath

La plateforme d’assistance robotique R-One

La solution robotisée R-One comporte trois éléments principaux :

• une unité robotique télémanipulée, composée du robot et d’un bras support articulé ;
• une station de commande munie de joysticks et d’écrans de visualisation ;
• un écran mobile de radioprotection pour préserver l’équipe médicale des rayons X.

L’ensemble affiche un poids total de 250 kilos environ, bien en deçà des 1,4 tonne du robot Da Vinci, pionnier et actuel leader du secteur de la robotique chirurgicale.

Plateforme d’assistance robotique R-One de Robocath © Robocath

Un robot chirurgien dédié à l’angioplastie coronaire

R-One est destiné au traitement par angioplastie de la maladie coronarienne. Cette pathologie se caractérise par un rétrécissement voire une obstruction des artères qui irriguent le cœur (artères coronaires). La cause la plus fréquente est l’accumulation de plaques de cholestérol sur la paroi artérielle, ou athérosclérose. L’angioplastie coronaire consiste à poser un stent (sorte de petit ressort métallique) pour dilater l’artère et rétablir la circulation sanguine vers le muscle cardiaque. Cet acte micro-invasif est pratiqué sous anesthésie locale toutes les 30 secondes dans le monde.

Le cardiologue interventionnel insère un long tube flexible appelé cathéter dans l’artère radiale (au niveau du poignet) ou l’artère fémorale (dans le pli de l’aine) et l’amène jusqu’à la lésion via le système vasculaire. Le stent est ensuite monté puis posé à l’aide d’un fil-guide et d’un ballon introduits à travers le cathéter. La visualisation de la progression des instruments s’effectue par radiologie et peut être facilitée par l’injection d’un produit de contraste dans le cathéter.

R-One intègre une technologie unique pour réaliser une angioplastie coronaire par assistance robotique. Le cardiologue manipule à distance ses instruments (cathéter, guide, ballon, stent) à l’aide de joysticks situés sur la station de contrôle radio-protégée.

R-One de Robocath © Robocath

Des avantages pour les cardiologues et les patients

Le robot R-One offre davantage de précision, d’ergonomie et de sécurité que les interventions manuelles, tout en restant compatible avec la plupart des dispositifs classiques. Des bénéfices qui profitent aux équipes médicales, mais aussi aux patients opérés.

Un geste chirurgical plus précis

Le système R-One est conçu pour optimiser la procédure d’angioplastie, notamment le placement du stent, grâce à :

• une précision submillimétrique ;
• une navigation facilitée grâce à une technologie anthropomorphique qui reproduit à l’identique les mouvements de la main ;
• un verrouillage des instruments pour assurer une parfaite stabilité pendant toute la durée de l’intervention ;
• une liberté de mouvement étendue : navigation à une main, rotation continue, etc.

L’étude clinique européenne R-Evolution finalisée en 2022 a mis en évidence des résultats très positifs, avec un taux de succès clinique de 100 % (aucune complication liée au robot à 0 et 30 jours) et un taux de succès technique supérieur à 95 %.

Plus d’ergonomie et de sécurité

Lors d’une angioplastie manuelle, le médecin porte un tablier en plomb d’une dizaine de kilos pour se protéger des rayons X utilisés pendant l’intervention. Malgré cette précaution, les cardiologues souffrent de nombreuses maladies professionnelles : cataracte, cancers (incidence huit fois supérieure à la normale) et troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au port des équipements de radioprotection.

Grâce à R-One, les équipes médicales bénéficient de meilleures conditions de travail :

• réduction de l’exposition aux rayons X de 84,5 % pour le praticien, qui opère à distance du patient, derrière un paravent plombé ;
• position ergonomique : l’intervention est réalisée en position assise depuis la console radio-protégée, limitant ainsi le risque de TMS ;
• confort visuel : la proximité avec les écrans de contrôle améliore la visualisation.

Une solution simple à mettre en œuvre

La plateforme d’assistance robotique a été conçue pour s’intégrer facilement dans la routine des établissements de santé :

• architecture universelle : le design du robot médical lui permet de s’adapter à toutes les salles de cathétérisme (cathlabs) et d’être compatible avec les principaux dispositifs d’angioplastie (cathéters, stents, ballons, guides et systèmes d’imagerie) du marché ;
• contrôle intuitif ;
• installation rapide : la mise en place des instruments et du consommable s’effectue en quelques minutes seulement.

Robocath, futur leader mondial de la robotique vasculaire ?

Basée à Rouen en Normandie, Robocath participe au développement de la robotique chirurgicale française. La société conçoit et commercialise des solutions d’assistance robotique dédiées au traitement des maladies cardiovasculaires. R-One est son premier robot médical. Voici une rétrospective des événements marquants de l’entreprise :

• 2009 : création de la start-up par le radiologue Philippe Bencteux (président fondateur) ;
• 2013 : premiers tests in vivo ;
• 2014 : certification ISO 13485 ;
• 2015 : prototype industriel ;
• 2017 : étude de sécurité/efficacité ;
• 2019 : marquage CE du robot (une première en Europe pour la cardiologie interventionnelle), mise sur le marché et premières opérations sur l’homme ;
• 2021 : première opération longue distance (120 km) sur un modèle animal, inédite en Europe ;
• 2022 : résultats de l’étude clinique R-Evolution.

Robocath compte aujourd’hui plus de 70 collaborateurs. Des recherches sont en cours pour concevoir des robots dédiés au traitement de la maladie artérielle périphérique par angioplastie, et de l’accident vasculaire cérébral (AVC) par thrombectomie mécanique. À terme, Robocath ambitionne de devenir le leader mondial de la robotique vasculaire et de développer les interventions chirurgicales à distance pour améliorer l’accès aux soins.